Impressions de la DISCCTroisième partie, les programmes d'aide aux victimes de la léprose14-24 octobre 2008 |
Le lendemain, nous avons visité Sarnath, à 15 km de Varanasi, le site où le Bouddha a pour la première fois présenté sa vision de la condition humaine et les moyens de l'améliorer. Sarnath est aussi le site du Centre Ashapur pour les victimes de la léprose, une organisation que le Bouddha aurait certainement approuvée. Notre chauffeur pour la journée était Santosh, qui avait été chauffeur de Tulsi avant d'avoir un accident grave de moto en 2006. Le Help Line de la DISCC est venu à son secours et a permis de sauver sa jambe où il y avait 18 fractures dans une longue série d'opérations.
Nous avons visité le site d'Ashapur avec Upadhyaya, un autre membre très agréable du personnel de la DISCC, qui fonctionne comme infirmier, ou assistant médical, et change les pansements pour les lépreux. Upadhyaya et Ramesh, qui est responsable du site, nous ont fait le tour. Regarder Upadhyaya changer les pansements éxige une volonté de fer. Cela a été une expérience qui nous a obligé de prendre en compte l'existence des aspects de la condition humaine que nous occidentaux ont tendance à (ou préfèrent?) ignorer. La gravité des dégats, particulièrement aux pieds et aux mains, était en contraste remarquable avec les sourires et le bavardage tranquil des gens qui en souffrent. Il y avait un air général de rassemblement d'amis qui attendaient patiemment les attentions d'Upadhyaya. Tout à fait remarquable -- et très émouvant.
Une patiente est traitée par Swami Ramesh Chandrea Srivastav | Champs en culture |
Mr Ram Dular Singh | Ramesh et Upadhyaya |
Le site d'Ashapur est bien plus grand que celui de Sankat Mochan, mais on a vu moins de gens là. Au contraire de ce qui se pratique à Sankat Mochan, un bon nombre des victimes de la léprose qui sont soignés à Ashapur n'y habitent pas. Nous avons vu la cuisine, qui avait été rénovée récemment, et les facilités sanitaires. Nous avons aussi admiré l'étendue du terrain agricole que les résidents cultivent pour leur propre utilisation ou pour vendre les fruits -- ils plantent des mangotiers et d'autres arbres ainsi que des arbustes à baies comestibles.
Après, Upadhyaya est retourné à Varanasi et nous avons visité le Musée de Sarnath où nous avons admiré les belles sculptures, surtout un merveilleux Bouddha de la période Gupta et la tête de colonne avec quatre lions du haut de la colonne d'Ashoka, qui est maintenant le symbole officiel de l'Inde et figure sur les billets de banque.
Nous avons très bien déjeuné avec Santosh au Highway Inn, où nous avions déjà mangé avec les Porta en 2006 mais qu'on n'a pas pu trouver lors de notre visite en 2007. A la suggestion de Tulsi, nous avons visité le Monastère et Dispensaire Vajra Vidya, où il y a un très beau temple bouddhiste. Avant de venir à Varanasi, nous avions passé deux jours à Bodhnath, un quartier dans l'est de Kathmandu au Nepal. Bodhnath est aussi un centre bouddhiste tibétain, où il y a 32 monastères. Un d'eux était just en face de la fenêtre de notre chambre d'hôtel et nous pouvions entendre les moines qui chantaient et jouaient des cors et des tambours. Cela a donc été une expérience autant agréable qu'inattendue d'arriver à Vajra Vidya juste à l'heure de voir des moines qui étaient justement en train de performer un rite musical de ce genre Et quel spectacle! Les moines étaient assis en deux rangs, à gauche et à droite, avec une énorme figure dorée du Buddha visible au fond entre les deux rangs. Pendant une période de peut-être deux ou trois minutes, tout le monde chantait en tonalités et rythmes différents. Le résultat n'était pas la cacophonie attendue mais une sorte d'expérience musicale malgré le manque de tonalité ou de rythme commun -- tout à fait fascinant. Puis tout d'un coup des moines commençaient à souffler dans d'énormes cors comme des alpenhorns tandis que d'autres jouaient des instruments plus courts qui ressemblaient par leur son à des sackbuts médiévaux. En même temps, les deux moines les plus proches dans les deux rangs frappaient des grands tambours suspendus. Le résultat était un crescendo fortissimo d'un grand effet émotionel et musical. Fantastique! Nous étions émus et extrêmement impressionnés.
Le monastère Vajra Vidya |
L'après-midi du lendemain, nous avons visité le Centre Sankat Mochan avec Upadhyaya. Encore une fois, nous avons assisté pendant qu'il changeait des pansements et ici nous avons trouvé la pire blessure que nous avons vue, une blessure du pied qui a du être profonde d'un pouce (2,5cm). Par contre, au moins une jeune femme était tout à fait belle, ses blessures à part. Mais encore, nous avons été impressionnés par le caractère sanguin des victimes. Il nous a semblé qu'ils se connaissaient mieux entre eux, ou peut-être étaient-ils de la même famille. Ils avaient une compréhension tranquille de leur état qui leur permettaient de surmonter leurs difficultés et de vivre avec une sérénité admirable. Nous avons attribué cela en partie au fait qu'ils habitent sur les lieux. Ils s'entraident tous et ils sont tout souriants pendant qu'on les soigne! De la vraie solidarité! Effectivement, ils ont l'air d'être tous une grande famille.
Au Centre Sankat Mochan les gens vivent ensemble avec leurs familles. Le Centre est composé d'un chemin parallel à la rue, avec des logements des deux côtés, un temple à la déesse Kali au milieu et une salle de réunion à un bout.Tout le centre a été repeint récemment et on était en train d'y mettre les dernières touches. La lumière du soleil était filtrée par les feuilles des arbres et l'effet global était très beau. Mais comme Doortje Tielemans a remarqué, il ne faut pas regarder les bords du ruisseau qui coule derrière le centre, jonchés d'ordures. C'st encore un des contrastes de l'Inde.
Upadhaya au travail | L'entraide |
Timide | Le pansement |
Ils ont l'air tout contents ces malades et la petite, pas malade, vit avec sa mère. |
Mme Thumpa et son bébé |
Homme et femme, M. Kali Charan et Mme Mandodari | Le Centre Sankat Mochan et le temple à Kali |
Une 'rue' à Sankat Mochan où chaque famille a leur propre 'maison' modeste. |
Peinture du sikhara du temple |
Le Centre Sankat Mochan où la vie continue. | Des singes dans la rue près du Centre |
Dire que l'Inde est un pays de contrastes c'est trop peu dire. On a dit aussi que ce pays est un musée où le passé et le présent vivent ensemble côte à côte et nous sommes d'accord avec cette évaluation. Nous insistons aussi que c'est un pays de sensations – couleurs, sons et, surtout, odeurs, jusqu'au point où on en revient avec une bonne dose de surcharge sensorielle. Mais ce qui nous a impressionnés le plus était ce que nous avons vu encore et encore, des exemples de solidarité malgré les différences. Pour nous, cette solidarité est le thème dominant dans toutes les actions de la DISCC. Si seulement cela pouvait être exporté à l'Occident!
En rentrant de Sankat Mochan, qui est à quelques centaines de mètres du temple du même nom qui et dédié au dieu-singe Hanuman, on a rencontré un grand nombre de -- quoi d'autre? -- singes. Ils couraient et grimpaient sur les arbres, les maisons et les murailles et ensuite ils ont traversé la route pour arriver sur les toits du centre pour les victimes de la léprose. Les singes n'ont pas les mêmes inhibitions que nous!
Continuer avec la Quatrième partie, les écoles.