Impressions de la DISCCCinquème partie, conclusions --Acceptation, solidarité, spécificité14-24 octobre 2008 |
L'équipe de la DISCC (avec Siv) |
A travers (seulement) quatre
visites en Inde, nous sommes arrivés à la conclusion que, à moins qu'on ne
découvre qu'on a une aversion profonde pour l'Inde et qu'on n'y
reviendra jamais, on est obligé d'apprendre l'acceptation. Nous ne
parlons pas d'une acceptation desengagée, negative,
pessimiste ou cynique, mais plutôt la
réalisation que le monde est bien plus varié que ce que nous voyons
dans nos
environnements urbains, sans parler de nos centres commerciaux
sanitisés, auquels nous occidentaux sont habitués. Plutôt, comme
Siddartha, qui deviendrait plus tard le Bouddha, a aussi appris, le
monde est habité par la maladie, la vieillesse et la mort – ainsi que
par l'ignorance – et, nous sommes obligés d'ajouter, la pauvreté. Mais il
est habité aussi par une variété de bonheur et de paix intérieure,
ainsi que de la compassion pour nos frères les autres hommes, dont nous
ne songeons plus, la manque de laquelle est très certainement ce à
quoi Aleksandr Solzhenitsyn
s'est référé lorsqu'il a parlé de l'occident comme étant
dans "une sévère crise spirituèlle et une impasse politique." Bien que l'Inde ait aussi des problèmes politiques profonds, il y reste une joie de vivre
qui impressione beaucoup tous ceux qui sont capables de la discerner. Ceci n'est pas de dire que leurs vies ne peuvent pas être améliorées matérièllement.
Comme nous avons déjà indiqué, nous avons été très émus par la solidarité démontrée par les Indiens dans des situations où cela a été possible, par exemple, dans les deux centres pour victimes de la léprose. Nous voulons être très clair à ce sujet: Le modèle occidental actuel de societe qui impose un sentiment faux d'individualité sur ses membres et augmente ainsi la compétition entre eux est incompatible avec cette forme d'entraide. Nous avons beaucoup d'apprendre des Indiens et cela en son tour recquiert une humilité que la plupart de nous occidentaux semblent avoir perdu dans nos vies satisfiées de soi, souvent vide de compassion et d'amour de l'Autre.
Aussi, l'Inde n'est pas l'ouest et les problèmes des Indiens exigent des solutions différentes de ceux de l'occident. Evidemment, ceci est dû à la grande différence entre nos cultures. Tulsi raconte comment un groupe de hollandais a installé des toilettes et des tuyaux de drainage dans un village où la population avaient l'habitude de se soulager dans les champs. En revenant une année plus tard, les hollandais ont découvert que les toilettes servaient pour stocker le grain et les tuyaux, pour l'irrigation des champs. Les villageois étaient revenu aux champs, en enterrant leur refuse sous la terre avec un bout de bois pour que cela serve comme engrais naturel, comme ils avaient l'habitude de faire depuis des siècles. Le point est que les villageois avaient besoin de tuyaux et de récipients pour stockage bien plus que de toilettes à eau. Nous qui aurions la témérité de supposer que nous pouvons les aider devons prendre compte de leur besoins et de leur particularité ou spécificité.
La consideration de leur spécificité exige à son tour l'acceptation de leurs différences, du fait qu'il y a plus d'une façon à vivre, a la fois techniquement et spirituellement, et que nous occidentaux ne pouvons pas imposer notre culture sur eux. C'est une erreur que les puissances coloniales font (expres...) depuis des siècles et il faut que cela s'arrête.
Comme Tulsi a remarqué, l'Inde a besoin d'aide financière de l'Occident, mais cela ne doit pas prendre la forme de fermes immenses possèdées par des agri-conglomérés qui forcent les fermiers individuèls à quitter leurs terres et de migrer dans des bidonvilles énormes aux frontières des grandes villes.
Dr Tulsi et son personnel, aidés par leurs amis occidentaux, tentent de travailler en Inde avec un personnel entièrement indien et avec des idées culturelles et des valeurs indiennes pour améliorer les vies d'enfants pauvres ou handicapés mentaux, des victimes de la léprose et des jeunes femmes d'un petit village.
Finalement, le fait d’avoir assisté aux actions menées par la DISCC a augmenté notre appréciation de la vie et la culture des Indiens et de leur très grand besoin de notre aide morale et financière. En même temps, cela a contribué à élargir nos propres horizons intellectuelles, culturelles et morales.